CONNAISSEZ-VOUS LE GYOTAKU ?
Tous les challengers et ceux qui suivent le blog n'auront pas pu passer à côté de la réalisation de Marie-Paule: le superbe bar qui semble figé dans la glace.
Mais ne vous êtes-vous pas demandé comment diable elle a pu rendre ce poisson si réaliste et si singulier ?
J'ai mené l'enquête...et mon amie n'a pas hésité à me livrer tous les secrets de cette technique nommée le GYOTAKU.
COMMENT MARIE-PAULE A T-ELLE CONNU CETTE TECHNIQUE ?
Le GYOTAKU est peu connu en France, la preuve en est que la plupart des
vidéos sur le net relatives à ce sujet sont en anglais.
Marie-Paule se rend souvent à Quiberon où quelqu’un de la famille
de sa cousine est une grande spécialiste du sujet : Marie Claire Montagut.
Marie-Claire Montagut a exposé
ses créations en gyotaku, à Quiberon.
Elle a suivi, ainsi qu' une amie qui expose avec elle, la formation avec le maître japonais
Matsunaga, lors de sa venue à Quiberon en 2019.
L’exposition
était organisée par Marc Porrini, qui a ensuite créé l’association Gyotaku art
takuseikai Europe, dont elle fait partie. L’objectif est de respecter la
pratique ancestrale, en particulier en ne retouchant jamais une empreinte, même
s’il y a un défaut, à part l’œil », a expliqué Marie-Claire Montagut.
QU'EST CE QUE LE GYOTAKU ?
Le gyotaku est un art japonais consistant à reproduire des empreintes de poissons sur différents supports tels que du papier ou du tissu.
Cette méthode était utilisée par les pêcheurs pour immortaliser leurs plus
belles prises. Ils pouvaient ainsi prouver leur valeur de pêcheur à leurs
pairs, l’empreinte tranchant le débat sur le point décisif de la taille du
poisson pêché1.
Sur leurs œuvres, les pêcheurs japonais inscrivaient également les
mensurations de leurs prises, le lieu de la capture et ajoutaient parfois
un poème de remerciement avant d'apposer leur signature. L'ichtyogramme est
donc un mode d'expression du respect et de la gratitude du marin-pêcheur envers
la mer nourricière. Dans cet élan artistique s'expriment la satisfaction et la
fierté d'avoir pris une pièce d'exception mais aussi la reconnaissance de la
générosité des océans.
Ce procédé a été repris par des naturalistes japonais et américains jusqu'au xxe siècle. Depuis, certains artistes ont sophistiqué la technique de
l'ichtyogramme en fonction du support utilisé, allant jusqu'à repeindre les
détails des écailles ou de l'œil sur l'empreinte.
PAS A PAS DU GYOTAKU
Marie-Paule
espère bien que Marie-Claire Montagut lui donnera un jour un cours !
En attendant,
elle s’est essayée seule et le magnifique poisson qu’elle a réalisé pour son
challenge est déjà une belle réussite.
Elle a
bien voulu partager sa pratique avec moi et m’a convié chez elle en ce samedi
après-midi. La veille, nous nous sommes rendues ensemble chez un poissonnier et avons choisi sous son
œil amusé les spécimens qui nous
paraissaient répondre à notre besoin. Les poissons n'ont pas été vidés pour l'usage qui était le nôtre...
Et voici les spécimens sur lesquels nous avons jeté notre dévolu : deux sardines, un rouget et un maquereau :
Marie-Paule a commencé par les laver et les sécher soigneusement.
Ensuite opération Sopalin ! Elle en a inséré des morceaux sous les ouies, dans leur bouche afin qu'ils soient le plus en relief possible. Les nageoires ont été déployées le plus possible... Les yeux ont été recouverts pour qu'ils restent nus à l'impression...
Nous disposions de toute sorte d'encres colorées
et de l'encre de chine noire...
Ensuite nous avons à tour de rôle encré largement les poissons (d'une seule couleur ou en couleur + du noir, par exemple sur les nageoires) sur toutes les faces. Il était possible de renouveler l'opération afin d'avoir plusieurs empreintes, à condition d'utiliser les mêmes couleurs (ou en rincant la couleur précédente).
Voici le papier népalais que Marie-Paule a acheté chez Cultura dont la particularité est d'être souple car tissé :
Nous avons enveloppé les poissons de ce papier :
Nous avons imprimé les poissons au gré de notre fantaisie :
puis les avons rincés afin qu'ils nous servent de modèle pour la suite.
Jocelyne, merci pour ce reportage aussi drôle que précis..parfait ...
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